Le 29 novembre 2022

Suivi de l’utilisation de Truvada® ou génériques

EPI-PHARE publie les données actualisées jusqu’au 30 Juin 2022 du suivi de l’utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré‐exposition (PrEP) au VIH à partir des données du SNDS.

A la faveur de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (ANSM-CNAM) actualise les données sur l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH par Truvada ou génériques en France jusqu’au 30 juin 2022. Les chiffres mettent en évidence une reprise soutenue de l’utilisation de la PrEP en France et une forte augmentation de sa prescription en ville par des médecins généralistes au cours du second semestre 2021 et du premier semestre 2022. Néanmoins, la diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier reste encore limitée.

 

Le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (GIS ANSM-CNAM) réalise depuis 2017 un suivi de l’évolution de l’utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS). Ce rapport fournit une actualisation de ce suivi jusqu’au 30 juin 2022.

 

Les chiffres actualisés font apparaître que, suite à l’infléchissement dans la dynamique de diffusion de la PrEP en France survenu en 2020 en lien avec l’épidémie de COVID-19, la reprise des initiations de PrEP esquissée au premier semestre 2021 s’est confirmée au second semestre 2021 et au premier semestre 2022. Ainsi, à fin juin 2022, le nombre total de personnes de 15 ans et plus ayant initié la PrEP en France était de 64 821, soit une augmentation de 39% par rapport à fin juin 2021. Le nombre de personnes ayant effectivement utilisé la PrEP est également en hausse au premier semestre 2022 par rapport à la même période de l’année précédente : 42 583 versus 30 376 au premier semestre 2021, soit une augmentation de 40% au cours de la dernière année.

 

Au cours de la période récente, la lente diffusion de la PrEP aux groupes de population autres que les HSH[1] des grandes métropoles s’est poursuivie tout en restant limitée. La part des utilisateurs résidant à Paris et en petite couronne a poursuivi sa baisse, au profit de certaines régions (notamment Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire) et de la grande couronne parisienne. La part des femmes est en légère augmentation mais elle reste marginale (4% au premier semestre 2022 versus 2% au premier semestre 2021).

 

Dans la continuité de la tendance amorcée en 2020-2021, au cours du second semestre 2021 et du premier semestre 2022 les initiations de PrEP ont aussi de plus en plus souvent concerné des jeunes âgés de moins de 25 ans, des personnes résidant en milieu urbain hors grandes métropoles, en milieu semi-urbain ou rural, et des bénéficiaires de la CMUc[2]. Toutefois, les utilisateur.trice.s de la PrEP restent encore principalement des hommes, âgés de 36 ans en moyenne, résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole et parmi lesquels la proportion de bénéficiaires de la CMU complémentaire ou de l’AME est faible.

 

Dans le contexte de l’élargissement de la primo-prescription de la PrEP à l’ensemble des prescripteurs mis en place depuis le 1er juin 2021, les initiations de PrEP prescrites en ville, en particulier par des médecins généralistes, ont très nettement augmenté. Ainsi, au premier semestre 2022 ce sont presque 3 800 primo-prescriptions, soit 41% de l’ensemble des initiations de PrEP, qui ont été effectuées par des prescripteurs libéraux (dont 88% par des médecins généralistes). En comparaison, ce chiffre s’élevait à 1 389 (19% des initiations) au premier semestre 2021. Dans une moindre mesure, la part des médecins libéraux dans les prescriptions de renouvellement de PrEP a également augmenté, passant de 26% au premier semestre 2021 à 37% au premier semestre 2022.

 

En conclusion, la période récente a été marquée par une reprise soutenue de l’utilisation de la PrEP en France et par une forte augmentation de sa prescription en ville par des médecins généralistes. La diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier reste encore limitée à ce stade.

 

[1] Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

[2] Remplacée par la Complémentaire santé solidaire en novembre 2019.

 

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