Le 13 juin 2025

Désogestrel ou lévonorgestrel et risque de méningiome intracrânien

Objectif

Évaluer le risque de méningiome intracrânien associé aux contraceptifs oraux contenant du désogestrel, du lévonorgestrel ou du lévonorgestrel associé à des œstrogènes.

 

Design d’étude

Étude cas-témoins.

 

Données

Système national des données de santé (SNDS).

 

Population

8 391 femmes vivant en France et ayant subi une intervention chirurgicale pour un méningiome intracrânien sur la période 2020-2023. Chaque patiente a été appariée à 10 femmes sans méningiome intracrânien (témoins) sur l’année de naissance et la région de résidence.

 

Principaux critères de jugement

Risque de méningiome intracrânien associé aux contraceptifs oraux contenant du désogestrel 75µg, du lévonorgestrel 30µg ou du lévonorgestrel 50-150 µg associé à des œstrogènes, et durée d’utilisation : l’utilisation à court terme a été définie par une ou plusieurs délivrances au cours de l’année précédant la date d’index uniquement, et l’utilisation prolongée a été définie par une utilisation continue d’un an ou plus (jusqu’à sept années ou plus d’utilisation continue). La régression conditionnelle a été utilisée pour calculer les rapports de cotes.

 

Résultats

92 301 femmes, d’âge moyen 59,7 ans (écart-type 12,9 ans), ont été incluses. Parmi les 8 391 femmes ayant subi une intervention chirurgicale pour un méningiome intracrânien, 287 (3,4%) ont utilisé du désogestrel 75µg (v 2769/83 910 (3,3%) contrôles), 7 (0,2%) ont utilisé du lévonorgestrel 30 µg (v 140 (0,2%)), et 157 (1,9%) ont utilisé de l’évonorgestrel associé à des œstrogènes (v 1933 (2,3%)).

 

Dans les analyses du désogestrel en fonction de la durée d’utilisation, le rapport de cotes pour le risque de méningiome intracrânien pour une utilisation à court terme était de 1,02 (intervalle de confiance à 95 % de 0,77 à 1,34) et pour une utilisation prolongée était de 1,32 (de 1,14 à 1,53). Le risque était lié à une utilisation continue pendant plus de cinq ans : odds ratio 1,51 (1,17 à 1,94) pour cinq à sept ans et 2,09 (1,51 à 2,90) pour ≥7 ans. L’excès de risque était plus important chez les femmes atteintes de méningiomes situés dans la partie moyenne ou antérieure de la base du crâne (1,90 (1,47 à 2,46) et 1,50 (1,17 à 1,93), respectivement) et chez celles qui avaient déjà utilisé un progestatif associé à un risque accru connu (3,30 (2,64 à 4,11)).

 

Les résultats n’ont montré aucun excès de risque de méningiome intracrânien pour le lévonorgestrel (seul ou associé à un œstrogène), quelle que soit la durée d’utilisation. Le nombre estimé de femmes traitées avec désogestrel

 

nécessaire pour nuire avec le désogestrel était de Il est nécessaire de traiter 67 300 femmes avec du désogestrel pour un méningiome intracrânien nécessitant une intervention chirurgicale. Le risque n’a plus été observé un an après l’arrêt du désogestrel

 

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site du BMJ