Le 8 septembre 2025

Efficacité et sécurité en vie réelle du trastuzumab deruxtecan par rapport au trastuzumab emtansine et au tucatinib en 2ème et 3ème intention pour le cancer du sein métastatique HER2-+

Contexte

La prise en charge du cancer du sein métastatique HER2+ a rapidement évolué. Nous avons évalué l’efficacité et la sécurité en vie réelle du trastuzumab deruxtecan (T-DXd) par rapport au trastuzumab emtansine (T-DM1) et au tucatinib en émulant deux essais de phase III.

 

Méthodes

Sur la base du Système National des Données de Santé (SNDS), nous avons reproduit deux essais cibles à : T-DXd comparé à T-DM1 et T-DXd comparé au tucatinib, respectivement pour le traitement de deuxième et troisième ligne du cancer du sein métastatique HER2+. Nous avons inclus des patients entre septembre 2020 et septembre 2023, et les avons suivis jusqu’à leur décès ou jusqu’en avril 2024. Nous avons émulé la randomisation de l’attribution du traitement par pondération sur l’inverse de la probabilité de traitement. L’efficacité du traitement comprenait deux critères, le délai avant l’arrêt du traitement (time to treatment discontinuation, TTD) et la survie globale (overall survival, OS). La sécurité était évaluée avec la survenue d’hospitalisations pour cause spécifique.

 

Résultats

Dans l’émulation du traitement de deuxième ligne (n = 2931 : 1633 T-DM1, 1298 T-DXd), le T-DXd était associé à une durée de traitement plus importante (médiane de 14,1 contre 6,5 mois ; hazard ratio pondéré, wHR [intervalle de confiance à 95 %, IC 95 %], 0,46 [0,42-0,51]) et à une survie plus longue (médiane non atteinte ; wHR [IC à 95 %] 0,66 [0,55-0,80]) que le T-DM1. Le risque de pneumopathie interstitielle était plus élevé dans le groupe T-DXd (wHR [IC à 95 %] 4,79 [1,25-18,42]).

Dans l’émulation du traitement de troisième ligne (n = 2391 : 566 tucatinib, 1825 T-DXd), le T-DXd était associé à une durée de traitement plus importante (médiane de 11,8 contre 5,8 mois ; wHR [IC à 95 %] 0,60 [0,53-0,68]) et à une survie plus longue (médiane de 31,7 contre 26,6 mois ; wHR [IC à 95 %] 0,79 [0,69-0,92]) que le tucatinib. Le T-DXd diminuait le risque d’effets indésirables cardiaques (wHR [IC à 95 %] 0,44 [0,26-0,74]) mais augmentait le risque de troubles respiratoires (wHR [IC à 95 %] 1,72 [1,03-2,89]).

 

Interprétation

Dans cette étude en vie réelle portant sur le cancer du sein métastatique HER2+, le T-DXd s’est révélé plus efficace que le T-DM1 en tant que traitement de deuxième ligne et que le tucatinib en tant que traitement de troisième ligne, conformément aux résultats des essais cliniques.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de The Lancet Regional Health – Europe