Le 9 octobre 2025

Inhibiteurs de PD-L1 associés à la chimiothérapie dans le cancer bronchique à petites cellules de stade étendu

EPI-PHARE publie un article dans la revue The Lancet Regional Health-Europe :

PD-L1 inhibitors combined with chemotherapy for extensive-stage small cell lung cancer: a French nationwide cohort study

Contexte

L’immunothérapie par atézolizumab et durvalumab a profondément modifié la prise en charge du cancer bronchique à petites cellules de stade étendu (CBPC-SE). L’objectif de l’étude était de décrire et comparer l’utilisation de ces nouvelles thérapeutiques, et de comparer leur efficacité et leur sécurité, en vie réelle.

 

Méthodes

Nous avons exploité le Système National des Données de Santé (SNDS) afin d’inclure l’ensemble des patients traités par atézolizumab  ou durvalumab pour un CBPC-SE entre le 1er mai 2019 et le 31 décembre 2023, avec un suivi jusqu’au 30 juin 2024. Nous avons décrit les caractéristiques des patients à l’inclusion. L’efficacité (estimée par la durée de traitement et la survie globale) et la sécurité (hospitalisations toutes causes confondues et causes-spécifiques) ont été comparées en utilisant des modèles de Cox multivariés à risques proportionnels.

 

Résultats

Au total, 8612 patients ont été inclus, dont 5144 initiant un traitement par atézolizumab  et 3424 par durvalumab. L’âge moyen à l’inclusion était de 66,2 ans (écart-type 8,7) et la majorité des patients étaient des hommes (63,8 %, n = 5493). La durée de traitement médiane était de 5,4 mois (IC 95 % 5,3–5,5) pour l’atézolizumab  et de 5,5 mois (IC 95 % 5,4–5,6) pour le durvalumab, avec un hazard ratio ajusté (HRa) de 0,97 (IC 95 % 0,92–1,02) associé à l’utilisation du durvalumab en comparaison à l’atézolizumab . La survie globale médiane était de 11,1 mois (IC 95 % 10,6–11,4) sous atézolizumab et de 11,4 mois (IC 95 % 10,9–11,9) sous durvalumab, avec un HRa de 0,93 (IC 95 % 0,88–0,98) associé à l’utilisation du durvalumab en comparaison à l’atézolizumab. Par ailleurs, 61,8 % des patients (n = 5323) ont reçu des corticoïdes systémiques, témoignant d’effets indésirables immuno-médiés, sans différence significative en termes de sécurité entre les groupes.

 

Interprétation

Notre étude n’a pas mis en évidence de différence cliniquement pertinente d’efficacité ou de sécurité entre l’atézolizumab  et le durvalumab en première ligne du CBPC-SE. Ces deux traitements apparaissent donc interchangeables : la décision thérapeutique peut dès lors reposer sur la disponibilité des médicaments, les protocoles hospitaliers, l’organisation des soins ou les considérations économiques.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site du Lancet Regional Health – Europe