Le 6 mai 2024

Risque de perforation gastro-intestinale chez les patients atteints de maladies rhumatismales exposés aux inhibiteurs de Janus kinase par rapport à l’adalimumab

Objectif de l’étude

Comparer en vie réelle le risque de perforation gastro-intestinale (PGI), un événement indésirable rare mais grave, chez les patients recevant un inhibiteur de Janus kinase (JAKi ; tofacitinib, baricitinib, upadacitinib ou filgotinib) par rapport à l’adalimumab (inhibiteur du facteur de nécrose tumorale) au sein d’une population de patients atteints de maladies rhumatismales.

 

Méthodes

Nous avons mené une étude de cohorte en population au niveau national à partir du Système National des Données de Santé, le groupe exposé initiant un JAKi et le groupe de comparaison l’adalimumab. Nous avons inclus toutes les personnes atteintes d’une maladie rhumatismale ayant eu leur première dispensation de ces traitements entre juillet 2017 et décembre 2021. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’une PGI (fin du suivi en mai 2022). Les rapports de risque pondérés (RRP) ont été estimés avec la méthode de pondération par l’inverse de la probabilité de traitement afin de prendre en compte les facteurs de confusion. L’administration concomitante de corticostéroïdes systémiques, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’inhibiteurs de la pompe à protons était une variable temporelle.

 

Résultats de l’étude

La cohorte comprenait 39 758 patients : 12 335 et 27 423 dans les groupes JAKi et adalimumab respectivement (âge moyen 58,2 et 47,3 ans ; femmes 76 % et 58 % ; polyarthrite rhumatoïde 85,3 % et 27,3 %, et rhumatisme psoriasique/spondylarthrite axiale 14,7 % et 72,7 %). Au cours du suivi, 38 et 42 PGI sont survenus dans les groupes JAKi et adalimumab, les taux d’incidence étant respectivement de 2,1 (IC à 95 % : 1,5-2,8) et de 1,1 (0,8-1,5) pour 1 000 personnes-années. Les taux de PGI ne diffèrent pas entre les groupes JAKi et adalimumab : wHR 1,1 (IC 95 % 0,7-1,9) (p=0,65). Malgré le manque de puissance de certaines analyses de sous-groupes, les résultats étaient cohérents quel que soit le sous-groupe JAKi ou maladie rhumatismale.

 

Conclusion

Dans cette étude de cohorte nationale, les taux de PGI ne diffèrent pas entre les groupes de patients initiant un traitement par JAKi et par adalimumab. Ces résultats doivent être confirmés par d’autres études observationnelles.

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