Facteurs de risque d’hospitalisation pour COVID-19 pendant la période Omicron après le rappel vaccinal
Contexte
Malgré une efficacité du vaccin, un risque résiduel d’hospitalisation après la primo-vaccination COVID-19 a été identifié, en particulier pour les personnes vulnérables d’âge avancé ou présentant des comorbidités. La période Omicron chez les personnes protégées par une dose de rappel est moins connue. Nous avons cherché à identifier les caractéristiques associées aux formes graves de COVID-19 pendant la période Omicron dans une population ayant reçu une dose de rappel en France et à comparer les différences avec les périodes précédentes de la pandémie.
Méthodes
Cette étude a été réalisée à partir de la base nationale française des vaccinations COVID-19 (VAC-SI) couplée au Système National des Données de Santé (SNDS). Les personnes âgées de 12 ans ou plus ayant reçu au moins une dose de rappel ont été identifiées. Les associations entre les caractéristiques sociodémographiques et cliniques et le risque d’hospitalisation COVID-19 survenant au moins 14 jours après avoir reçu une troisième dose de vaccin pendant la période de prédominance d’Omicron, c’est-à-dire du 1er janvier 2022 au 10 novembre 2022, ont été évaluées à l’aide de modèles de risques proportionnels de Cox ajustés sur l’âge, le sexe, le délai depuis la dose de rappel et le calendrier vaccinal. Les analyses ont été effectuées globalement et par sous-période de circulation des souches BA.1, BA.2 et BA.4/BA.5, définies comme des périodes où le sous-variant principal représentait plus de 80 % des échantillons génotypés.
Résultats de l’étude
Au total, 35 640 387 personnes ont reçu une dose de rappel (suivi moyen de 291 jours) et 73 989 ont été hospitalisées pour COVID-19 au cours de la période totale. L’âge avancé (aHR 20,5 IC 95 % [19,5 – 21,5] pour les 90 ans ou plus par rapport aux 45-54 ans), le fait d’être un homme (aHR 1,52 [1,50 – 1,55]) et les caractéristiques sociales (aHR 1,33 [1,30 – 1,37] pour les zones les plus défavorisées par rapport aux zones les moins défavorisées) ont été associés à un risque accru d’hospitalisation pour la COVID-19. La plupart des maladies chroniques considérées étaient également positivement associées à un risque résiduel, en particulier la mucoviscidose (aHR 9,83 [7,68-12,56]), le cancer du poumon actif (aHR 3,26 [3,06-3,47]), la dialyse chronique (aHR 3,79 [3,49-4,11]), les maladies psychologiques et neurodégénératives (de façon plus marquée que pendant les périodes de circulation des variantes alpha et delta), et la transplantation d’organes. L’utilisation d’immunosuppresseurs était également associée à un risque accru (aHR 2,24 [2,14-2,35], y compris les corticostéroïdes oraux aHR (2,58 [2,58-2,67]).
Conclusion
Malgré une efficacité du rappel vaccinal et une circulation généralement moins virulente du variant Omicron, un risque résiduel de COVID-19 grave existe toujours dans les populations vulnérables, en particulier chez les personnes souffrant de troubles neurologiques.
Retrouvez l’article sur le site du Journal of Infection and Public Health