Facteurs de risque maternels, prénataux et postnataux de violence physique à l’égard des jeunes enfants
Contexte
L’identification des facteurs de risque de violence physique précoce envers les enfants (ACP) est cruciale pour comprendre ses mécanismes et définir des interventions préventives efficaces. Nous avons cherché à identifier les facteurs maternels, prénataux et postnataux associés à la violence précoce.
Méthodes
Cette étude de cohorte s’est appuyée sur les données exhaustives du registre national EPI-MERES Mère-Enfant et a inclus tous les nourrissons nés vivants en France entre 2010 et 2019. Les facteurs associés à l’ACP précoce (avant l’âge de 1 an) ont été identifiés à l’aide d’un modèle de régression de Cox multiniveaux avec des intercepts aléatoires au niveau régional.
Résultats de l’étude
Parmi les 6 897 384 nourrissons inclus, 2994 (40/100 000) ont eu un diagnostic d’APC précoce, à un âge médian de 4 mois. Les facteurs indépendants les plus fortement associés à l’APC précoce étaient les faibles ressources financières de la mère (rapport de risque ajusté [RRA] 1,91 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 1,67-2,18), l’âge maternel <20 ans par rapport à 35-40 ans (RRA 7,06 ; IC 95 % 6,00-8,31), les troubles liés à la consommation d’alcool de la mère (RRA 1,85 ; IC 95 % 1,48-2,31), les troubles liés à la consommation d’opioïdes (RRA 1,90 ; IC 95 % 1,41-2,56), la violence exercée par le partenaire intime (RRA 3. 33 ; IC à 95 % 2,76-4,01), diagnostic d’un trouble mental chronique (aHR 1,50 ; IC à 95 % 1,14-1,97) ou d’un trouble somatique (aHR 1,55 ; IC à 95 % 1,32-1,83), hospitalisation pour un trouble mental (aHR 1. 88 ; IC à 95 % 1,49-2,36), naissance très prématurée (aHR 2,15 ; IC à 95 % 1,68-2,75) et diagnostic d’un trouble neurocognitif chronique grave chez le nourrisson (aHR 14,37 ; IC à 95 % 11,85-17,44).
Interprétation
Les facteurs de risque indépendants de l’APC précoce identifiés au niveau national en France peuvent aider à comprendre les mécanismes de l’APC et à développer des programmes de prévention efficaces, y compris des outils de stratification des risques pour optimiser l’attribution des interventions parentales aux parents qui pourraient en bénéficier le plus.
Retrouvez l’article sur le site de The Lancet Regional Health – Europe