La première campagne de vaccination des femmes enceintes entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée (SA) par le vaccin Abrysvo® contre les infections dues au virus respiratoire syncitial (VRS) en vue d’une immunisation passive des nouveau-nés a débuté en France le 15 septembre 2024 et s’est clôturée le 31 Janvier 2025.

L’objectif de ce rapport était de décrire le nombre de femmes vaccinées et l’âge gestationnel à la vaccination, d’établir le taux de vaccination sur le territoire, et de comparer les caractéristiques sociodémographiques et médicales entre les femmes vaccinées et celles non vaccinées. Les autres vaccinations recommandées pendant la grossesse (vaccins contre la coqueluche, la grippe saisonnière, et la covid-19) ont également été décrites.

Au total, 264 471 femmes enceintes ont atteint 32-36 SA sur la période d’étude et étaient alors éligibles à la vaccination par Abrysvo®. Parmi celles-ci, 72 026 ont été vaccinées, correspondant à un taux de vaccination de 27,2%. Celui-ci atteignait 45,0% parmi les femmes ayant un début présumé de grossesse en Mai 2024.

Comparativement aux femmes non vaccinées, celles vaccinées étaient plus âgées (médiane de 31,5 ans vs 30,6 ans), résidaient plus fréquemment dans une commune socialement favorisée (25,2% vs 18,7% appartenaient au quintile 1 de l’indice Fdep) ou une commune avec un meilleur accès potentiel au médecin généraliste (36,4% vs 31,7%), et étaient moins fréquemment bénéficiaires de la C2S (12,6% vs 25,3%).

La prévalence des comorbidités était globalement similaire entre les femmes vaccinées et non vaccinées. Le taux de vaccination standardisé sur l’âge variait fortement d’un département à l’autre avec un gradient Est-Ouest très marqué allant de 8,7% dans les Alpes-de-Haute-Provence à 46,4% dans le Finistère en Métropole. Une délivrance au cours de la même grossesse d’un des vaccins contre la coqueluche, la grippe, et la covid-19 a été retrouvée respectivement chez 96,1%, 37,2% et 11,1% des femmes vaccinées par Abrysvo® contre 65,5%, 5,4% et 1,5% chez les non vaccinées.

Ainsi, d’importantes disparités sociales et géographiques du taux de vaccination ont été observées et soulignent la nécessité de communiquer d’avantage auprès des femmes enceintes et des professionnels de santé lors de la prochaine campagne de vaccination 2025-2026.