Utilisation des fluoroquinolones orales en France entre 2014 et 2023
Use of oral fluoroquinolones in France between 2014 and 2023: a nationwide drug utilization study
Objectifs
Cette étude décrit les tendances d’utilisation des fluoroquinolones (FQ) en France de 2014 à 2023, dans le cadre des efforts visant à réduire la résistance aux antibiotiques et la survenue d’effets indésirables.
Méthodes
Une étude observationnelle nationale a été menée à partir des données du Système national des données de santé. Toutes les personnes ayant bénéficié d’au moins une prescription remboursée de FQ par voie orale en ambulatoire en France entre 2014 et 2023 ont été incluses. Les données transversales annuelles décrivaient les prescriptions, les caractéristiques démographiques des utilisateurs et les spécialités des prescripteurs. Les tendances et les variations dans l’utilisation des FQ ont été évaluées à l’aide des variations en pourcentage et des taux de croissance annuels composés. Les taux d’incidence (TI) de l’utilisation des FQ, standardisés selon l’âge et le sexe, ont été calculés.
Résultats
L’utilisation des fluoroquinolones a diminué de 50 % entre 2014 et 2023, le nombre d’utilisateurs passant de 3,5 à 1,7 million et le nombre d’ordonnances de 4,8 à 2,2 millions. L’âge moyen des utilisateurs est passé de 54,8 à 58,2 ans, et la proportion de femmes est passée de 68 % à 51 %. L’utilisation des FQ a diminué de 40 % chez les personnes âgées de 60 ans et plus et de 60 % chez les personnes plus jeunes. Les taux d’incidence standardisés ont baissé de 54,9 à 25,6 pour 1 000 personnes-années.
De 2014 à 2023, l’utilisation de l’ofloxacine, de la ciprofloxacine, de la lévofloxacine et de la moxifloxacine a diminué respectivement de 40 %, 22 %, 5 % et 72 %.
L’utilisation de la norfloxacine et de la loméfloxacine a diminué de 86 % et 79 % entre 2014 et 2019, année où leur remboursement a pris fin.
Les médecins généralistes étaient les principaux prescripteurs, représentant 82,9 % des prescriptions en 2023, suivis par les urologues-néphrologues (6,1 %), les ophtalmologistes (1,6 %), les oto-rhino-laryngologistes (1,2 %) et les gynécologues (1,1 %).
Conclusion
L’utilisation des fluoroquinolones en France a considérablement diminué au cours de la dernière décennie, grâce à des efforts de sensibilisation et à des changements dans les directives, mais elle reste élevée par rapport à d’autres pays européens, ce qui souligne la nécessité d’une gestion continue.
Retrouvez l’article sur le site de JAC-Antimicrobial Resistance