Vaccination COVID-19 au 1er trimestre de grossesse et risque d’anomalies congénitales majeures
First-Trimester mRNA COVID-19 Vaccination and Risk of Major Congenital Anomalies
Importance
Bien que les vaccins à ARN messager (ARNm) contre la COVID-19 soient largement recommandés pendant la grossesse, les données concernant leur sécurité pour le foetus durant la période tératogène restent limitées.
Objectif
Évaluer l’association entre une exposition aux vaccins à ARNm contre la COVID-19 au cours du premier trimestre de grossesse et le risque de malformations congénitales majeures (MCM), parmi 75 MCM individuelles et regroupées en 13 systèmes organiques.
Type d’étude, cadre et participantes
Cette étude de cohorte a été menée à partir du registre exhaustif EPI-MERES Mère-Enfant construit à partir du SNDS, incluant tous les nouveau-nés vivants en France issus de grossesses débutées entre le 1er avril 2021 et le 31 janvier 2022. Les données de suivi étaient disponibles jusqu’en décembre 2024.
Exposition
L’exposition était définie par la réception d’au moins une dose de vaccin à ARNm contre la COVID-19 durant le premier trimestre de grossesse.
Principaux critères de jugement et mesures
Les MCM ont été identifiées selon les guidelines du système européen de surveillance des anomalies congénitales (EUROCAT). Les analyses principales comparaient les nouveau-nés exposés et non exposés, tandis que des analyses de sensibilité utilisaient des groupes de comparaison alternatifs en fonction du statut vaccinal maternel et du moment de la vaccination. Les facteurs de confusion ont été ajustés à l’aide d’une méthode de pondération par score de propension. Les odds ratios pondérés (OR) ont été estimés par régression logistique.
Résultats
Parmi les 527 564 nouveau-nés éligibles, 130 338 (24,7 %) avaient été exposés à au moins une dose de vaccin au cours du premier trimestre. Les mères des nouveau-nés exposés étaient légèrement plus âgées que celles des non-exposés (âge moyen [écart-type], 30,4 [5,3] ans contre 30,1 [5,1] ans), moins souvent en situation de précarité sociale et présentaient un peu plus fréquemment des comorbidités. La prévalence des MCM était de 176,6 pour 10 000 (2 302 nouveau-nés) parmi les exposés et de 179,4 pour 10 000 (7 128 nouveau-nés) parmi les non-exposés. Aucun surrisque global de MCM n’a été observé (OR pondéré, 0,98 [IC à 95 %, 0,93-1,04]), ni par système organique (OR pondérés allant de 0,84 [IC à 95 %, 0,68-1,04] pour les MCM du système digestif à 1,20 [IC à 95 %, 0,75-1,91] pour les malformations de la paroi abdominale), ni pour aucune des 75 MCM individuelles. Les analyses de sensibilité et stratifiées ont confirmé ces résultats.
Conclusions et pertinence
Dans cette étude de cohorte portant sur des grossesses exposées aux vaccins à ARNm contre la COVID-19 au premier trimestre, aucune association n’a été mise en évidence entre cette exposition et un risque accru de MCM, qu’il s’agisse du risque global, par groupe d’organes ou pour chaque MCM individuelle, ce qui soutient la sécurité de ces vaccins en début de grossesse.
Retrouvez l’article sur le site du JAMA Network Open