Le 17 mai 2024

Utilisation prolongée d’acétate de nomégestrol et risque de méningiome intracrânien

EPI-PHARE publie avec l'APHP un article dans la revue The Lancet Regional Health-Europe :

Utilisation prolongée d'acétate de nomégestrol et risque de méningiome intracrânien

 
Contexte

L’acétate de nomégestrol (NOMAC) est un progestatif synthétique puissant. Cette étude visait à évaluer le risque de méningiome intracrânien associé à l’utilisation prolongée de NOMAC.

 

Méthodes

Étude de cohorte observationnelle à partir des données du SNDS. Les femmes incluses avaient eu plus d’une délivrance de NOMAC entre 2007 et 2017 (aucune délivrance en 2006). L’exposition a été définie comme une dose cumulée >150 mg de NOMAC dans les six mois suivant la première délivrance. Un groupe témoin de femmes (dose cumulée ≤150 mg) a été constitué. Le critère de jugement était la chirurgie (résection ou décompression) ou la radiothérapie pour un ou plusieurs méningiomes intracrâniens. Des modèles de Poisson ont permis d’évaluer le risque relatif (RR) de méningiome.

 

Résultats de l’étude

Au total, 1 060 779 femmes ont été incluses dans la cohorte (535 115 dans le groupe exposé et 525 664 dans le groupe témoin). L’incidence des méningiomes dans les deux groupes était respectivement de 19,3 et 7,0 pour 100 000 personnes-années (RRa ajusté selon l’âge = 2,9 [2,4-3,7]). Le RRa pour une dose cumulée de plus de 6 g de NOMAC était de 12,0 [9,9-16,0]. En cas d’interruption du traitement pendant au moins un an, le risque de méningiome était identique à celui du groupe témoin (RRa = 1,0 [0,8-1,3]). La localisation des méningiomes dans la partie antérieure et moyenne de la base du crâne était plus fréquente avec l’exposition à NOMAC.

 

Interprétation

Nous avons observé une forte association dose-dépendante entre l’utilisation prolongée de NOMAC et le risque de méningiomes intracrâniens. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus pour l’acétate de cyprotérone, bien que l’ampleur du risque soit plus faible. Il est désormais recommandé d’arrêter l’utilisation de NOMAC si un méningiome est diagnostiqué.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de The Lancet Regional Health – Europe