Le 22 août 2022

Déploiement de l’utilisation de la PrEP en France depuis sa mise en place jusqu’à mi-2021

Des membres d'EPI-PHARE signent un article dans The Lancet Regional Health - Europe : Roll-out of HIV pre-exposure prophylaxis use in France: A nationwide observational study from 2016 to 2021
Contexte

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) orale du VIH est disponible et totalement remboursée pour les personnes à haut risque d’infection par le VIH acquise par voie sexuelle en France depuis janvier 2016. Sa diffusion a été largement encouragée pour réduire l’incidence du VIH dans les populations à haut risque. Cette étude visait à évaluer le déploiement de l’utilisation de la PrEP en France depuis sa mise en place jusqu’à mi-2021.

 

Méthodes

À partir du Système national des données de santé (SNDS) couvrant 99% des personnes résidant en France, tous les utilisateurs de PrEP définis comme des individus âgés de 15 ans ou plus ayant reçu au moins une délivrance de PrEP entre le 1er janvier 2016 et le 30 juin 2021 ont été identifiés. Le nombre d’utilisateurs de PrEP et leurs caractéristiques socio-démographiques et d’utilisation de la PrEP ont été évalués au cours du temps.

 

Résultats

Au 30 juin 2021, un total de 42 159 personnes avaient initié une PrEP en France. Les initiations mensuelles de PrEP ont augmenté régulièrement jusqu’à 1027 en février 2020, puis ont fortement ralenti à partir du début de l’épidémie de COVID-19 jusqu’à une reprise au premier semestre 2021. Les utilisateurs de la PrEP étaient en grande majorité des hommes (97.5%, 41 126/42 159), âgés de 36 ans en moyenne, vivant dans une grande agglomération (73.8%, 31 096/42 159), et parmi lesquels une minorité (7.0%, 2 966/42 159) était défavorisée sur le plan socio-économique. Tout au long de la période d’étude, 80-90% des utilisateurs ont renouvelé la PrEP d’un semestre à l’autre, ce qui suggère un bon niveau de maintien parmi les personnes engagées dans le traitement. Néanmoins, pour 20.1% (7 148/35 549) des nouveaux utilisateurs de PrEP, aucun renouvellement d’ordonnance n’a été enregistré au cours des six premiers mois après l’initiation, ce qui suggère une proportion importante d’abandon précoce du traitement. Les praticiens privés représentaient une minorité (21.3%, 77 885/366 399) des prescriptions de renouvellement de la PrEP.

 

 

Interprétation

Le déploiement de la PrEP a été fortement impacté par la pandémie de COVID-19 en France. Bien que le déploiement de la PrEP ait été important chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour étendre l’accès à la PrEP à tous les autres groupes de population qui pourraient en bénéficier et pour promouvoir l’adhésion au traitement.

 

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de The Lancet Regional Health – Europe