Le 4 octobre 2023

Vaccins Covid‑19 et survenue du syndrome de Guillain-Barré

Contexte

Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) a été associé de manière incohérente à certains vaccins Covid-19. Nous avons cherché à quantifier le risque de SGB en fonction du type de vaccin Covid-19 dans une large population.

 

Méthode

En utilisant le Système National des Données de Santé (SNDS) lié à la base de données des vaccins COVID-19, nous avons étudié toutes les personnes âgées de 12 ans ou plus admises pour un SGB entre le 27 décembre 2020 et le 20 mai 2022. Nous avons estimé l’incidence relative (IR) du SGB dans les 1 à 42 jours suivant la vaccination jusqu’à la première dose de rappel, comparativement aux périodes de référence en utilisant un modèle de série de cas auto-contrôlé. Nous avons ensuite calculé le nombre de cas attribuables à la vaccination. Les analyses ont été ajustées en fonction de la période et stratifiées par groupe d’âge, par sexe et en fonction de la présence du SRAS-CoV-2 ou d’infections aiguës communes.

 

Résultats

Sur 58 530 770 personnes âgées de 12 ans ou plus, 88,8 % ont reçu au moins une dose du vaccin Covid-19 et 2 229 ont été hospitalisées pour un SGB pendant la période de l’étude. Les patients avaient un âge médian de 57 ans et étaient à 60 % des hommes. L’incidence relative du SGB entre 1 et 42 jours était de 2,5 (IC 95 %, 1,8 à 3,6) pour la première dose de ChAdOx1-S et de 2,4 (IC 95 %, 1,2 à 5,0) pour la dose unique de vaccin Ad26.COV2.S. Nous avons estimé à 6,5 le nombre de cas de SGB attribuables par million de personnes ayant reçu une première dose de ChAdOx1-S et à 5,7 le nombre de cas par million pour le vaccin Ad26.COV2.S. À l’exception du groupe des 12-49 ans après la seconde dose du vaccin ARNm-1273 (IR ; 2,6 [IC 95 %, 1,2 à 5,5]), aucune des estimations de l’incidence relative ne s’est avérée significativement plus élevée pour les vaccins ARNm.

 

Conclusion

En résumé, nous avons constaté des risques accrus de syndrome de Guillain-Barré après la première administration des vaccins ChAdOx1-S et Ad26.COV2.S. Dans cette évaluation globale au niveau de la population française, il n’y a pas eu d’augmentation statistiquement significative du risque de syndrome de Guillain-Barré après l’administration de vaccins à ARNm. Ceci est rassurant dans le contexte de l’utilisation actuelle et future de la vaccination de rappel à base d’ARNm.

 

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de la revue Neurology